Depuis 2 ans, des enseignes développent des offres de contrôle technique low cost en France.
Dans un contexte économique atone, ces offres attirent un grand nombre de clients. Si ces centres représentent une infime partie de l’offre nationale, des milliers d’automobilistes se laissent tenter.
Intriguée par ces nouvelles pratiques, l’association 40 millions de Consommateurs a mené son enquête. Le client est-il vraiment gagnant dans cette affaire ? Le constat s’avère peu flatteur. Selon l’enquête menée par 40 Millions de consommateurs et publiée sur le site du Figaro, les opérateurs low cost auraient des pratiques peu scrupuleuses et des prix réels bien supérieurs à ceux affichés.
Contrôle technique low cost et facture salée
Dès l’entrée dans un centre de contrôle technique low cost, les testeurs de l’association déchantent. Le premier rendez-vous est facturé plus de 49 euros et ce montant est immédiatement débité. En cas d’annulation, la somme prélevée est perdue sauf si l’on décide de débourser quelques euros de plus pour la « garantie rendez-vous modifiable ».
Inutile de rappeler que dans un centre de contrôle technique traditionnel, le paiement se fait le jour de la visite. Cette première et coûteuse étape passée, les testeurs ne sont pas encore au bout de leurs surprises. Après un contrôle technique défavorable, leur véhicule doit passer une contre-visite. Là encore, le couperet tombe : 17 euros, à moins d’avoir pris une « assurance contre-visite », payante.
Des offres invisibles
Les centres de contrôle technique low cost cherchent à se démarquer avec des offres commerciales très attractives. Leurs contrôles à « 1 ou 32 euros » ont ainsi un effet très persuasif. Pour le président de 40 Millions de Consommateurs, ces offres « existent mais on ne les voit jamais sur les sites où l’on règle en ligne ». La vidéo mise en ligne par 40 Millions de consommateurs illustre bien cette situation.
Si les offres sont bien réelles, seules quelques-unes sont disponibles via Internet, sans qu’aucune précision supplémentaire ne soit fournie en amont. Ces pratiques sont légales mais bien peu adaptées aux besoins du consommateur qui doit être en permanence à l’affût, sans aucune garantie de voir sa patience récompensée.
Une menace pour le secteur
En France, le secteur du contrôle technique est déjà mis à mal depuis plusieurs années par le nombre croissant de centres qui diluent la clientèle. Face à ce problème structurel, certains acteurs considèrent le low cost comme une solution durable. Mais à long terme, cette démarche pourrait déstabiliser le marché à plusieurs niveaux.
D’une part, les déconvenues rencontrées par les consommateurs déçus dégradent l’image d’un secteur dont l’équilibre est fragile.
D’autre part, n’oublions pas que les investissements obligatoires (équipements, mises aux normes des infrastructures etc.) sont toujours aussi lourds et qu’à terme, une stratégie de prix cassés obligera les responsables à réduire des dépenses nécessaires au maintien d’un service de qualité.
En fin de compte, les automobilistes pourraient donc bien être les grands perdants de cette évolution.
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