Une sonde dans le pot d’échappement, un boitier branché sous le volant et relié au système de diagnostic embarqué du véhicule : les gestes sont les mêmes mais le contrôle technique pourrait changer. Explications.
La loi de transition énergétique, qui aide, entre autre, les communes à lutter contre la pollution atmosphérique due à la circulation automobile, renforce la procédure du contrôle antipollution. La mise en application est prévue le 1er janvier 2019 mais d’ici là, 17 centres de contrôle technique français participent depuis le 1er septembre, et jusqu’au 1er mars 2017, à une phase d’expérimentation.
Jusqu’à maintenant, seule l’opacité était mesurée pour les véhicules diesel alors que quatre gaz (monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, oxygène et hydrocarbures imbrulés) sont déjà mesurés pour les véhicules essence.
« Test des 5 gaz »
Dans le cadre de l’expérimentation, les véhicules sont soumis à un test appelé “test des 5 gaz”, qui ajoute la mesure des oxydes d’azote aux 4 gaz mesurés aujourd’hui, ainsi qu’à une mesure de l’opacité des fumées d’échappement permettant d’évaluer le niveau d’émission de particules. Ce nouvel essai sera effectué quel que soit le carburant du véhicule : essence ou diesel.
Lors de cette phase expérimentale, les véhicules contrôlés font l’objet de 2 essais, l’un avec le matériel actuel, l’autre avec un matériel innovant utilisant la nouvelle procédure de mesure. Les résultats retenus pour le contrôle technique de ces véhicules sont ceux obtenus avec le matériel actuel, conforme à ceux utilisés dans l’ensemble des centres de contrôle. Ainsi la participation à ce test n’a pas d’influence sur le résultat du contrôle technique réglementaire.
Durant cette période de test, les automobilistes ne payeront aucun surcoût. De plus les résultats de l’essai expérimental n’auront pas d’impact sur le résultat du contrôle technique réglementaire. Cependant, pour compenser le coût du matériel (de 2 000 € à 35 000 € par centre), mais aussi la complexité du contrôle pollution et le temps du contrôle associé, il est possible que le centre augmente légèrement son tarif lorsque le contrôle renforcé sera mis en place en 2019, comme le souligne Nicolas Bouvier, Président du réseau DEKRA Automotive.
UTAC au centre du jeu
Les centres testeurs transmettront les données à l’organisme central du contrôle technique (UTAC), qui recevra également les mesures effectuées par sonde et les informations des logiciels embarqués. Après analyse des données collectées, l’organisme devra définir des valeurs de référence pour les gaz polluants afin d’élaborer un nouveau protocole qui sera utilisé à partir du 1er janvier 2019 dans l’ensemble des centres de contrôle technique. Durant ces six mois, 10 000 véhicules seront ainsi testés dans nos centres du réseau DEKRA Automotive.
Le renforcement du contrôle des émissions polluantes contribuera ainsi à l’amélioration de la qualité de l’air, partie intégrante des missions du contrôle technique, conclut Nicolas Bouvier.