Demain, on roule tous à l’hydrogène ?

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Alors que les moteurs diesel sont de plus en plus rarement proposés sur les voitures neuves, le choix de l’énergie lors de l’achat d’une automobile est au cœur des débats. Et si l’hydrogène venait redistribuer les cartes à nouveau ? Cette énergie alternative peut-elle devenir une solution pertinente ?

Hydrogène : un gaz incolore décliné en 3 couleurs 

Avant de débattre sur l’intérêt de l’hydrogène pour alimenter les moteurs des automobiles, il est important de rappeler ce qu’est l’hydrogène et comment il est produit. L’hydrogène (ou plus exactement le déshydrogène, H2) est un gaz inodore et incolore.

L’hydrogène gris et bleu : pas si propre

Il existe plusieurs méthodes pour obtenir de l’hydrogène. Selon le procédé, on parle d’hydrogène gris, bleu ou vert. Le premier est issu du charbon, du gaz naturel ou du biométhane subissant un reformage à la vapeur d’eau sous pression. Le second, l’hydrogène bleu est similaire, mais subit une étape supplémentaire, la gazéification. Ces deux procédés sont particulièrement gourmands en énergie.

L’hydrogène vert : une solution pertinente ?

Une dernière solution permet d’obtenir l’hydrogène vert grâce à l’électrolyse de l’eau. Ce procédé doit être réalisé à l’aide d’une énergie renouvelable pour être qualifié d’hydrogène vert. Vous comprendrez que l’hydrogène n’a pas de couleur en réalité, ces trois déclinaisons ne servent qu’à distinguer la méthode de production.

L’utilisation de l’hydrogène dans l’automobile

Présenté comme une véritable solution d’avenir pour le secteur automobile, l’hydrogène a aussi ses détracteurs. Une récente étude est venue renforcer les propos de ces derniers.

Comment fonctionne une voiture à hydrogène ?

L’hydrogène peut être utilisé de deux manières pour faire avancer une voiture. La solution la plus connue est la voiture fonctionnant à l’aide d’une pile à combustible. Ce type de véhicule est équipé d’un réservoir d’hydrogène et d’un générateur d’électricité. L’énergie produite alimente une batterie. Cette dernière est utilisée par une motorisation électrique.

Une voiture à pile à combustible est donc une voiture électrique avec un réservoir de carburant sous pression. C’est un peu comme utiliser un groupe électrogène fonctionnant en continu pour alimenter le moteur électrique. Il existe très peu de modèles fonctionnant à l’hydrogène en Europe pour le moment. Les constructeurs automobiles en sont, pour la plupart, à la phase expérimentale.

L’hydrogène à la place du carburant dans une voiture thermique

L’idée fait son chemin. Les motoristes savent utiliser le H2 comme carburant pour un moteur essence classique. Il est proche du gaz naturel ou du GPL. C’est un gaz sec pouvant engendrer des problèmes de lubrification. Le stockage reste le problème de ce type de carburation avec une pression de 700 bars requise.

Des chercheurs tentent également de développer des kits permettant d’injecter de l’hydrogène vert pour réduire la consommation de carburant. Si l’idée est intéressante, il n’y a pas de réel gain au niveau de la pollution, car la température du moteur est augmentée. De plus, la production d’hydrogène vert grâce à l’électrolyse de l’eau est encore loin de la phase industrielle. La réglementation n’a pas encore intégré ce type de modification.

L’hydrogène bleu pointé du doigt dans une récente étude

Dans une étude publiée par Energy Science and Engineering en août dernier, les chercheurs indiquent que l’hydrogène bleu peut avoir un impact conséquent sur l’environnement. Sa production engendre une émission de gaz à effet de serre importante. Elle est liée aux fuites de méthane imposées par le procédé. Les gaz à effet de serre générés seraient 20 % supérieurs à ceux produits par l’utilisation du gaz naturel ou du charbon. Seul l’hydrogène vert peut être une solution d’avenir grâce à un procédé plus propre recourant aux énergies renouvelables.

Une contrainte complémentaire pour le contrôle technique des voitures à hydrogène

La voiture à hydrogène est composée d’une motorisation électrique. Comme les véhicules électriques, le contrôle technique des véhicules à hydrogène ne peut être assuré que par un contrôleur qualifié pour intervenir sur ce type de motorisation. La pile à combustible est composée d’un réservoir d’hydrogène sous sa forme gazeuse. Ce gaz est stocké sous pression. Cette installation nécessite des points de contrôle particulier comme le mentionne la directive européenne 2014/45 dans la section 6.1.3 concernant les réservoirs et canalisations de carburant.

Peut-on convertir sa voiture à l’hydrogène ?

Les chercheurs de l’Institut Français du Pétrole et des Énergies Nouvelles (IFPEN) travaillent sur une solution de tout moteur thermique à l’hydrogène. Les premiers tests sont concluants puisque à 120 km/h le véhicule transformé n’émettrait ni CO2, ni particules fines… une affaire à suivre !

Crédit photo : deposit photo

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