Le poids, un problème récurrent dans l’automobile
Nos voitures prennent de plus en plus de poids ! De la petite citadine à la berline, toutes les catégories sont concernées. Les raisons de cette tendance ne manquent pas : introduction d’options toujours plus nombreuses, amélioration du confort et surtout de la sécurité en sont les principales. Cet embonpoint est aujourd’hui la cible privilégiée des constructeurs comme des automobilistes. En effet, mieux protéger l’environnement et faire des économies sont des préoccupations quotidiennes. Comme le poids d’un véhicule influence particulièrement sa consommation et ses émissions de CO2, la chasse aux kilos superflus est lancée !
3 projets pour réduire de 20% le poids des voitures
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a annoncé le 12 mars dernier la sélection de 3 projets de recherche dédiés à l’allègement des voitures. Ces projets bénéficieront d’une dotation de 15,2 millions d’euros. L’objectif annoncé par l’organisme public est ambitieux : réduire de 20% le poids moyen des véhicules de tourisme. Cela permettrait notamment de faire chuter les émissions de CO2 par kilomètre parcouru. Aujourd’hui les émissions des nouveaux véhicules sont en moyenne de 136 g de CO2/km. L’idée est donc de réduire ces émissions afin de se rapprocher des futures normes environnementales européennes de 95 g de CO2/km. Elles devraient entrer en vigueur aux alentours de l’année 2020.
Projet 1 : Demos
Baptisé Demos, il a été lancé en 2012 par Faurecia (filiale de PSA) pour une durée de 3 ans et a pour but la conception d’une armature de siège avant plus légère, grâce à l’utilisation d’un squelette constitué de métaux et de matériaux composites thermoplastiques.
Projet 2 : Compofast
Développé depuis 2012 par le spécialiste de la chimie Arkema, le projet Compofast, doit permettre de proposer aux constructeurs des matériaux composites thermoplastiques compatibles avec les véhicules actuels.
Projet 3 : Fast Lite
Mené conjointement par PSA et Renault, ce dernier projet nommé Fast Lite coordonne l’ensemble des initiatives. Les deux constructeurs vont collaborer pour définir de nouvelles solutions d’assemblage multi-matériaux respectant les contraintes de la production automobile de grande série.
Un défi technique et financier
Aujourd’hui, les voitures sont composées de matériaux métalliques à 75%. Pour agir directement sur la masse du véhicule, la solution est donc d’utiliser le plus possible de matériaux composites afin de faire baisser ce pourcentage. Mais si la solution n’est pas un mystère, son application est difficile. En effet, ces matériaux sont principalement utilisés dans des secteurs de pointe, comme l’aéronautique ou la construction automobile de luxe. Jamais ces matériaux n’ont été utilisés pour une production à grande échelle. Réussir à produire des véhicules de série intégrant des composites constitue déjà une mission difficile. Au-delà de cet aspect purement technique, la question financière se pose également. Comment utiliser ces matériaux réservés jusqu’alors à la haute technologie, sans pour autant faire exploser les coûts ? C’est à cette question et bien d’autres encore que les chercheurs engagés dans ces divers projets devront répondre.
Pour retrouver tous les détails de ce programme, rendez-vous sur le site de l’Ademe.