Les seniors sont plus susceptibles d’avoir des accidents de la route que le reste des usagers. Ainsi, 25 % des victimes décédées en 2016 faisaient partie des seniors, alors qu’ils ne représentent que 19% de la population.
Avec l’âge, certaines capacités physiques diminuent et, en premier chef, l’acuité visuelle. Il y a bien entendu la vision de près ou de loin, qui tend à diminuer. À partir de 40 ans, une bonne partie de la population devient presbyte. Ainsi, la vision de près s’en trouve affectée et il devient plus difficile de déchiffrer le tableau de bord ou les inscriptions à proximité immédiate. Dès que les premiers signes se font sentir (lecture pénible, migraines…), consultez un ophtalmologiste pour qu’il puisse vous prescrire des lunettes adaptées.
Problème de vision et sécurité routière
Mais la presbytie n’est pas le seul problème qui apparaît avec l’âge. Les défauts visuels ont également tendance à s’accentuer à mesure que l’on vieillit. Astigmatisme, myopie, hypermétropie… pensez à faire vérifier votre vision régulièrement par un spécialiste. Une diminution de la perception des couleurs et du contraste doit vous alerter. Cela peut être dû à de l’astigmatisme ou à une affection plus grave. De même votre champ visuel peut avoir été altéré avec le temps, ce qui vous amènera à effectuer des gestes plus amples pour vérifier votre environnement de conduite.
En vieillissant, vos yeux deviennent également plus sensibles. À l’âge de 25 ans, votre oeil met en moyenne 10 secondes à récupérer après un éblouissement. Chez les plus de 40 ans, cela peut prendre jusqu’à 2 minutes. Le port de lunettes teintées adaptées à la conduite devient donc indispensable par temps ensoleillé !
Diminution de l’attention et sécurité routière
Les yeux ne sont pas les seuls organes impactés par le vieillissement. L’audition a également tendance à baisser. Le son diminue, devient plus confus et son origine est également plus difficile à établir. En outre, les réflexes sont moins vifs à mesure que l’on vieillit. Le temps de réaction est plus élevé.
Consultez régulièrement un médecin pour évaluer vos capacités physiques. Dans la plupart des cas, vous pouvez compenser le vieillissement, soit en changeant votre comportement de conduite, soit par la prescription de dispositifs médicaux, comme des lunettes ou des aides auditives.
Vieillir n’a pas que des inconvénients ! C’est aussi l’occasion de s’offrir un peu plus de luxe ! Les commandes automatisées de votre véhicule pourront vous aider à vous concentrer sur la conduite. Ainsi pourquoi ne pas envisager de changer pour une voiture avec boite automatique ? D’autres éléments pourront également vous aider à mieux profiter de la route, en toute sécurité : réglage électrique des rétroviseurs et des vitres, fonctions multimédia sur le volant, direction assistée, radar de recul…
Pour encore plus de sécurité et éviter les dangers de la route, certains véhicules proposent une assistance à la conduite encore plus poussée, tels que les assistants de maintien de voie ou d’alerte de franchissement de voie, les assistants d’angle mort (également appelé assisant de changement de voie), les assistants de vision nocturne, ou encore les détecteur de somnolence…
Certes, cela a un coût, mais quel bonheur d’avoir tous ces assistants électroniques pour nous guider et nous limiter les risques d’accident !
Changer de comportement avant et pendant la conduite
Prendre soin de soi est également très utile pour éviter les accidents ! Une alimentation adaptée, variée et faible en sucres (qui génèrent des coups de fatigue) ou en graisses (qui ralentissent la digestion et favorisent la somnolence) permet de tenir sur de plus longs trajets et de garder l’esprit vif. Écoutez votre corps et ménagez-le. Veillez à dormir suffisamment avant d’entamer de longs trajets. Si vous sentez que vous allez piquer du nez, rejoignez le plus rapidement possible une aire de parking et faites une pause d’au moins quinze minutes. Profitez-en pour vous dégourdir les jambes ou faire des étirements.
Vous devez également prendre en compte les incidents répétés (baisse d’attention, irritabilité, petits accidents…) et prendre les mesures qui s’imposent. N’hésitez pas à en parler à vos proches et à votre médecin. En outre, si vous êtes sous traitement médical, vérifier que les médicaments que vous prenez sont compatibles avec la conduite. Certains, comme les antihistaminiques, sont fortement déconseillés, car ils créent de la somnolence.
Effectuer un stage de conduite de remise à niveau
Enfin, avec le temps, on oublie parfois certaines règles du code de la route. Ou on prend de mauvaises habitudes de conduite. Il peut être utile de se remettre à niveau, surtout si au fil du temps vous vous sentez de moins en moins à l’aise sur la route. Il n’y a aucune honte à repasser des cours de conduite. Des stages de remise à niveau pour les seniors sont proposés un peu partout en France. Ils vous permettront par exemple de vous familiariser avec les nouveaux panneaux, de vous réhabituer aux ronds points et cotes un peu ardues… De nombreux assureurs, comme la GMF, Groupama, la MAIF ou la Matmut offrent des ateliers gratuits à leurs sociétaires.
Vous pouvez également vous renseigner auprès de la Prévention Routière ou de l’Automobile Club Association. La première offre des formations gratuites aux plus de 60 ans tandis que la seconde propose des ateliers gratuits ou à 30 euros, selon que vous soyez adhérent ou non. Enfin, il y a la solution plus classique et plus complète, mais sans doute plus coûteuse : retourner en auto-école !
Après tout, il n’y a pas que votre véhicule qui a besoin d’un bon contrôle technique !
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