Ce camion italien a marqué durant plusieurs décennies l’histoire du transport routier.
OM Titano, des caractéristiques de géant
A la fin des années 1930, l’OM Titano apparaît comme la solution ultime pour transporter les charges les plus lourdes. Fabriqué en Italie à partir de 1937, il s’impose rapidement comme une référence. Ce « maxi-code » est alors très prisé pour le transport exceptionnel d’importantes charges indivisibles, mais aussi de matières premières comme le bois ou les minerais.
Équipé d’un moteur diesel de 11 540 cm3, six cylindres, il développe 137 chevaux à 1 600 tours par minute. Il possède de plus une particularité technique unique : un vilebrequin à sept paliers, tournant sur des roulements à billes de 280 mm au lieu des coussinets de bronze habituel. Cela lui confère une sonorité tout à fait particulière.
Une évolution constante
Jusqu’en 1949, il reste l’un des plus puissants camions italiens. Mais Fiat fait vaciller cette domination du marché avec un modèle encore plus fort : le 680N. Équipé d’un moteur six cylindres de dix litres, il peut supporter un poids total de 14 à 32 tonnes, alors que l’OM Titano offre une charge utile de 7,5 tonnes et un poids remorquable de 18 tonnes.
Une nouvelle génération voit le jour en 1961 avec l’ OM Titano 2, dont une nouvelle série sera produite en 1966. Cette deuxième version est vite adoptée par les transporteurs qui le considèrent comme l’un des meilleurs camions de sa catégorie. Par rapport à la concurrence, ses avantages sont nombreux : son châssis est plus robuste, sa charge maximale s’élève à 40 tonnes et il peut recevoir une benne trilatérale ou un malaxeur avec une pompe à béton. Il sert régulièrement dans les carrières, mais il est aussi utilisé comme base pour les engins spéciaux des aéroports ou les convois exceptionnels.
En France, c’est surtout sa version « tracteur » qui fait entrer l’OM Titano dans la postérité. Pour cause, le code de la route limite alors ce type de véhicule à 26 tonnes, alors que le Titano 2 est conçu pour près du double. La deuxième série se montrera encore plus puissante, mais sa production cessera en 1972, lorsque la gamme OM fusionne avec Fiat. Aujourd’hui encore, le Titano reste le grand précurseur des poids lourds italiens.
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