Transports gratuits, circulation alternée, augmentation des contrôles de police sur les routes… : les pics de pollution de l’année 2016 ont donné du fil à retordre aux pouvoirs publics. De nouvelles mesures antipollution ont vu le jour, en France et à l’échelle européenne. Découvrez les principales dispositions mises en œuvre pour lutter contre les particules fines.
Les pics de pollution à la loupe
Les pics de pollution sont liés à différents facteurs : émissions automobiles, chauffage dans les habitations, absence de vent, absence de pluie… Lorsque plusieurs de ces facteurs sont présents, la pollution atmosphérique peut dépasser les seuils admissibles. Plusieurs mesures sont alors prises pour réduire ou supprimer l’émission de polluants. Ces procédures varient en fonction du seuil de gravité :
- Seuil d’information : des recommandations sanitaires sont émises par les autorités durant les épisodes de pollution afin de réduire les émissions de polluants
- Seuil d’alerte : des recommandations réglementées par des mesures d’urgences sont appliquées par le préfet, notamment dans le domaine des transports (gratuité des transports publics, circulation alternée, etc.)
Les mesures anti-pollution
La circulation alternée
La mise en place d’une circulation alternée est décidée dès lors que les seuils d’alerte aux particules fines sont dépassés plusieurs jours d’affilée. L’objectif est de réduire les émissions de polluants. Les jours pairs, dans les zones visées, seuls les véhicules avec une plaque d’immatriculation paire sont autorisés à circuler. Les jours impairs, ce sont les véhicules avec une plaque impaire qui peuvent rouler. Les automobilistes ne respectant pas ces mesures s’exposent à des amendes allant de 22 à 35 euros.
Les zones à circulation restreinte et les pastilles Crit’Air
Outre la circulation alternée, le gouvernement a mis en place, depuis le 1er juillet 2016, de nouvelles zones appelées « zones à circulation restreinte » (ZCR). Dans celles-ci, durant les pics de pollution, seuls les véhicules disposant de vignettes Crit’Air dont les catégories seront autorisées pourront circuler.
Les automobilistes peuvent se procurer la vignette Crit’Air identifiant les niveaux de pollution des véhicules (de 0 à 5 pour les plus polluants) sur le site du gouvernement. Pour l’heure, seules les villes de Paris, de Grenoble, de Lille et de Lyon ont mis en place des zones à circulation restreinte, mais de nombreuses autres villes devraient suivre. Toutes les informations portant sur les nouvelles ZCR sont disponibles sur le site officiel Crit’Air.
L’info + de DEKRA Automotive
À partir du 1er Juillet 2017, l’absence de vignette ou le port de la mauvaise vignette pourront entraîner des amendes allant de 68 € pour les voitures particulières et les deux-roues à 135 € pour les cars et les camions. Le non-paiement de la contravention sous un délai de 45 jours entraîne une majoration importante.
La gratuité des transports, un système encore viable ?
Les six jours de gratuité mis en place pendant les périodes de circulation alternée du mois de décembre 2016 ont soulevé de nombreuses interrogations. Leur coût est estimé en moyenne entre 60 et 80 M€ pour 15 à 20 journées par an. Ces dépenses ont été jusque-là entièrement assumées par le Stif (Syndicat du transport d’Île-de-France). Selon Pierre Garzon qui siège au bureau du syndicat, « la gratuité se fait au détriment de projets de transports durables. Il faut solliciter l’État ». Les compteurs usagers montrent en outre que la gratuité des transports ne crée pas d’effets de « foule ». Les hausses de fréquentation des transports en commun ont été très limitées (aucune hausse enregistrée sur le RERA, hausse de 3% à 12 % seulement sur certaines lignes du métro).
Les nouvelles normes européennes pour 2017
L’Union Européenne a décidé de mettre en place diverses mesures en 2017 afin de limiter, voire de résoudre, les problèmes de pics de pollution.
Des voitures avec des filtres à particules intégrés
À partir de septembre 2017, tous les nouveaux modèles de véhicules à essence seront équipés de filtres à particules. Ils permettent aux véhicules de capter une part importante des particules fines concentrées dans les gaz d’échappement et ainsi d’éviter les rejets dans l’air.
Des tests anti-pollution plus performants
Après le Dieselgate, de nouveaux tests anti-pollution verront également le jour au niveau européen. Ces tests sont encore en cours d’élaboration et devraient être en mesure de prendre en compte l’impact environnemental des trajets de courte distance, en particulier dans les zones urbaines où les redémarrages des voitures intensifient la pollution de l’air.
Toute cette série de mesures, tant sur le plan européen que national, pourrait permettre de réduire les pics de pollution aux particules fines.