Les objets connectés, cause du mauvais comportement
L’inattention au volant est, pour les personnes interrogées, la première cause de la mortalité routière (54%), devant la conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants, et la vitesse. Et l’une des raisons les plus importantes du changement de comportement au volant est l’arrivée en masse des objets connectés dans l’habitacle de la voiture. Entre le GPS, le smartphone, le kit main libre et le tableau de bord connecté, la conduite a évoluée et l’attention se focalise parfois trop sur ces technologies.
En matière de sécurité routière certains principes sont tout de même connus, mais pas toujours respectés. Ainsi, quasiment l’intégralité des personnes interrogées (97%) estime dangereux de consulter son téléphone en conduisant, bien que 24% d’entre eux le fassent. Interrogés sur ce paradoxe, « les conducteurs répondent qu’ils maîtrisent leur conduite et connaissent leurs limites » ou affirment « qu’ils n’ont pas pensé au danger« , explique Bernadette Moreau, déléguée générale de la fondation Vinci Autoroutes, qui souligne un « excès de confiance« .
Par ailleurs, plus d’un conducteur sur 10 avoue être passé près de l’accident après avoir utilisé son téléphone au volant. « L’hyperconnexion est entrée dans les voitures depuis longtemps, mais ce qui est inquiétant c’est que ça continue, malgré les campagnes de sensibilisation« , ajoute la déléguée générale. Les Grecs et les Italiens sont ceux qui utilisent le plus ces technologies en conduisant, tandis que les Britanniques et Espagnols demeurent les plus prudents.
Un manque de lucidité sur le comportement
Le rapport nous apprend aussi que 53 % (+7 points par rapport à 2017) des conducteurs européens avouent klaxonner de façon intempestive les conducteurs qui les énervent (59% pour les Français). Pourtant, les automobilistes s’imaginent détendus au volant puisque seulement 1 sur 10 reconnaît être stressé, 3% se disent agressifs, 1% irresponsables et 1% dangereux. En revanche, ces attitudes sont souvent attribuées aux autres conducteurs : 46 % des sondés considèrent leurs homologues comme «irresponsables», «stressés» (36 %), «agressifs» (30 %) et «dangereux» (28 %). Dans la même veine, 43% des conducteurs européens pensent qu’ils conduisent bien, voire mieux, lorsqu’ils sont fatigués.
Certains reconnaissent néanmoins un mauvais comportement sur la route. Par exemple, plus de 9 Suédois sur 10 avoue dépasser la limitation de vitesse autorisée. De leurs cotés, les Français sont les champions de l’oubli du clignotant (61 %) tandis qu’un peu moins de la moitié des Grecs (45 %) ne pense pas à attacher sa ceinture. Ces manques de rigueur poussent les automobilistes à l’énervement et à l’exaspération. Ainsi, ils sont de plus en plus nombreux à traiter de noms d’oiseaux leurs pairs (56 %, + 2 points). Au jeu des insultes, les Grecs remportent la palme (71 %), juste devant les Français (69 %).
*Le sondage réalisé par Ipsos du 25 février au 13 mars 2019 par Internet auprès d’un échantillon de 12 418 personnes âgées de 15 ans et plus, dont 1 000 minimum dans chaque pays, selon la méthode des quotas
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